Calliope C. • I saw I was a fool for no one. Oh baby, I'm a fool for you. _ uc.

« Elle était là. Juste sous mes yeux, allongée, immobile. La peur me gagnait un peu plus à chaque seconde. Je ne souhaitais qu'une chose : qu'elle se réveille. Qu'allais-je faire moi, sans elle ? Mon coeur battait, trop fort pour que ma poitrine puisse résister. Des bourdonnements envahissaient mon audition, tandis que ma vue était brouillée de larmes. Larmes qui soit dit en passant, ne coulaient pas et restaient bloquées aux coins de mes yeux. C'était frustrant de voir que je n'arrivais à rien contrôler, pas même mes émotions. J'aurais aimé, à ce moment là, verser des torrents de larmes brûlantes qui auraient fini par me piquer les yeux. Je me répétais en boucle dans mon esprit qu'elle n'était pas morte. Qu'elle s'était juste evanouie, simplement assoupie. J'envisageais même la possibilité qu'elle avait été assommée. J'aurais préféré qu'elle fut assommée. Je savais que ce n'était pas le cas. Mes mains étaient blanches, elles se fondaient dans le décor neigeux qui nous entourait. Le froid me fouettait le visage, et mes dents ne demandaient qu'à claquer, seulement je m'en empêchais. Je me fichais de mes dents et de la froideur de ma peau. Rien ne comptait, seulement elle. Son corps sans vie me donnait envie de hurler, mais je savais qu'aucun son ne sortirait. J'avais une énorme boule dans la gorge. J'aurais dû apeller de l'aide, aller chercher quelqu'un, mais j'avais peur qu'en mon absence, elle se réveille. J'avais peur, qu'en mon absence, ils reviennent. J'avais peur de beaucoup de choses, mais je n'arrivais pas à en faire le tri, pour dire quelles étaient parmis elles, des phobbies légitimes. Je me refusais de la laisser, mais en contre partie, je me refusais aussi de la toucher. J'étais certaine de ne pas pouvoir me détacher de son corps, après un contact. Puis, je restais un moment à regarder son visage figé à jamais, ses yeux fermés que je revoyais pétillants, ses cheveux bruns décolorés que je voyais sans arrêt virevolter au vent. J'avais mal, mais il était hors de question que ma peine soit visible par quiconque.
Je ne saurais dire combien de temps je restais agenouillée devant elle. En tout cas, je ne bougeais pas, reprimant à intervales irréguliers des sanglots à glacer le sang. Quelqu'un, je ne saurais dire si c'était un homme ou une femme, si je connaissais cette personne ou non, mais ce quelqu'un venait me chercher. La suite est un trou noir, dont ma mémoire a effacé les traits. Je sais que quelque temps après, on enterrait son corps, et mon coeur avec. »